Voici d’où pourrait venir votre colère

Qu'est-ce que le Hangry ?

Le terme « hangry » décrit un état où la faim provoque une irritabilité ou une colère intense. Ce mot est une combinaison des termes anglais hungry (affamé) et angry (en colère). Des études ont confirmé que la faim peut affecter négativement les réactions émotionnelles et amplifier des sentiments tels que l'irritabilité. Ce phénomène a été observé non seulement en laboratoire, mais également dans des situations réelles, et il est désormais reconnu comme une réaction normale de l’organisme.

Pour éviter ces sautes d’humeur liées à la faim, il est conseillé de manger régulièrement. Ces variations d’humeur sont souvent causées par un manque d’énergie. Si votre humeur se détériore soudainement ou si votre niveau de stress augmente, cela pourrait être lié à des habitudes alimentaires inadéquates.

Hangry : Quelle en est la cause ?

La cause principale du « hangry », ou irritabilité due à la faim, réside dans divers processus physiologiques de l’organisme. Le cerveau, qui a un besoin constant de glucose provenant des glucides alimentaires, est particulièrement vulnérable. Lorsque vous ne mangez pas pendant une période prolongée, votre taux de sucre dans le sang diminue. Le foie et l’estomac envoient alors des signaux au cerveau pour indiquer un besoin urgent d’énergie.

Dans cette situation, le cerveau fonctionne moins efficacement, ce qui entraîne des difficultés à gérer le stress et les émotions. Par ailleurs, le corps libère des hormones de stress, comme le cortisol et l’adrénaline, qui mettent l’organisme en état d’alerte. Cela peut se traduire par de l'irritabilité, des problèmes de concentration et une diminution des performances.

Le déséquilibre hormonal est également un facteur. Une carence alimentaire réduit le taux de sérotonine, une hormone essentielle à la gestion de la colère et du stress. Cela s’explique par un apport insuffisant en tryptophane, un acide aminé clé. Un faible taux de sérotonine perturbe la communication entre certaines régions du cerveau, exacerbant ainsi l’agitation.

D’un point de vue évolutif, cette sensibilité accrue pourrait être une adaptation visant à inciter l’organisme à se concentrer davantage sur la recherche de nourriture en période de pénurie. Cet état survient surtout dans des situations de stress et moins lorsqu’on est au repos.

Que se passe-t-il dans le corps lorsqu'on a faim ?

La sensation de faim est régulée par divers facteurs, notamment des signaux hormonaux et des stimuli physiques. Deux hormones principales, la ghréline et la leptine, jouent un rôle clé. La ghréline, souvent appelée « hormone de la faim », est produite dans l’estomac et signale au cerveau qu’il est temps de manger. La leptine, en revanche, est libérée par les cellules graisseuses et transmet une sensation de satiété, contribuant ainsi à réguler l’appétit.

Les mécanorécepteurs situés dans la paroi de l’estomac influencent également la sensation de faim. Lorsque l’estomac est vide, ces récepteurs envoient des signaux au cerveau pour renforcer la sensation de faim. Après un repas, l’expansion de l’estomac atténue ces signaux, favorisant ainsi la satiété.

Des récepteurs chimiques mesurent également le niveau de nutriments dans le sang, notamment le taux de sucre. Un faible taux de sucre indique au cerveau qu’il est temps de manger, tandis qu’un taux élevé signale la satiété.

Pourquoi certaines personnes deviennent-elles hangry et d'autres non ?

Le phénomène « hangry » ne touche pas tout le monde de la même manière. Certaines personnes en font fréquemment l’expérience, tandis que d’autres y sont peu sensibles. Une explication possible réside dans la réaction individuelle du corps aux variations de la glycémie. Certaines personnes ont un taux de sucre sanguin plus stable, tandis que d’autres connaissent des fluctuations importantes. Par exemple, après la consommation de certains aliments, la glycémie peut monter rapidement avant de redescendre tout aussi vite, provoquant des fringales et des symptômes de « hangry ».

Les variations hormonales, notamment en lien avec le cycle menstruel ou la ménopause, peuvent également intensifier la sensation de faim et augmenter l’irritabilité. Ces différences montrent l’importance de considérer les spécificités liées au genre dans les approches médicales.

Les facteurs génétiques peuvent aussi jouer un rôle dans la manière dont la faim affecte l’humeur. Toutefois, attribuer ce phénomène uniquement à la génétique ou au genre serait simpliste. Il est également question de l’attention portée aux signaux du corps. Ceux qui ignorent ou suppriment leurs besoins sont souvent plus vulnérables au « hangry ».

Chaque personne réagit différemment à la faim, en fonction de son métabolisme, de ses habitudes alimentaires et du contexte social. Ce dernier influence la manière dont les émotions sont exprimées et gérées face à la combinaison inconfortable de la faim et de l’irritation.

Pourquoi certaines personnes ont-elles toujours faim ?

Un appétit constant peut avoir des causes variées, qu’elles soient physiques ou psychologiques. Une cause fréquente est la consommation d’aliments riches en sucre, qui provoquent une augmentation rapide de la glycémie suivie d’une chute tout aussi rapide. Ce cycle entraîne un retour rapide de la faim.

Un mode de vie désorganisé, marqué par des horaires de repas irréguliers, peut également perturber les signaux de faim et de satiété, entraînant des fringales et une envie fréquente de manger. Des facteurs émotionnels, tels que le stress ou la frustration, peuvent également influencer la perception de la faim, où l’on mange non pas pour satisfaire un besoin physique, mais pour apaiser une émotion.

Une résistance à la leptine peut également expliquer une sensation de faim constante. Lorsque le signal de satiété envoyé par la leptine est altéré, le cerveau continue de percevoir un besoin de nourriture. De même, des dysfonctionnements dans la régulation de la ghréline, l’hormone qui stimule l’appétit, peuvent entraîner un appétit démesuré.

Les personnes atteintes d’insulinorésistance ou de diabète de type 2 souffrent souvent de fluctuations de la glycémie, ce qui peut déclencher des fringales, notamment pour des aliments sucrés. D’autres conditions médicales, comme le syndrome de Prader-Willi ou le trouble de l’hyperphagie boulimique, peuvent également être responsables et nécessitent un suivi médical. Enfin, une déshydratation peut parfois être confondue avec la faim, car le besoin de boire peut se manifester de manière similaire.

Comment éviter le hangry : conseils pratiques

• Consommez vos aliments avec modération : Évitez de vous interdire certains aliments, mais apprenez à évaluer vos besoins réels. Posez-vous des questions comme : « Est-ce que j’en ai vraiment envie ? » ou « Dois-je tout finir maintenant, ou puis-je en garder pour plus tard ? »

• Stabilisez votre glycémie : Mangez régulièrement de petites portions équilibrées en protéines, fibres et bonnes graisses. Complétez vos repas par une activité physique légère, comme une marche après le repas, pour minimiser les fluctuations du sucre dans le sang.

• Ne sautez pas de repas : Prenez vos repas à des horaires réguliers pour éviter les baisses de glycémie qui favorisent l’irritabilité et les fringales.

• Optez pour des collations riches en fibres : Des encas comme des barres de céréales, des noix ou des fruits peuvent apaiser la faim et maintenir un niveau d’énergie constant.

• Commencez votre journée avec un bon petit-déjeuner : Des flocons d’avoine ou une combinaison de légumes, fruits et noix vous permettront de rester rassasié plus longtemps et de prévenir les fringales.

• Mangez en pleine conscience : Éteignez vos écrans et concentrez-vous sur les saveurs, les textures et les arômes de vos repas. Prenez votre temps entre chaque bouchée pour savourer pleinement.

• Écoutez votre corps : Apprenez à reconnaître vos signaux de faim et de satiété pour adapter vos apports et éviter de trop manger.

• Préférez des alternatives saines : Remplacez les aliments riches en sucres et en graisses, comme les chips ou le chocolat, par des options plus nutritives comme le yaourt, les légumes ou les fruits.

• Prévoyez des repas équilibrés : Planifiez et préparez vos repas à l’avance pour avoir toujours une option saine et équilibrée à disposition.

• Prenez conscience de vos émotions : Si vous vous sentez irrité, demandez-vous si cela pourrait être dû à un manque de nourriture. Cet état d’esprit vous aidera à gérer vos émotions avant qu’elles n’affectent votre humeur.

Une alimentation régulière et équilibrée, combinée à des encas sains, permet de maintenir un taux de sucre stable et d’éviter les effets désagréables du hangry. Vous pourrez ainsi rester calme et concentré, même en période de stress.